De nombreux professionnels utilisent des outils de discussion et de visioconférence.
Ces logiciels, souvent gratuits, doivent, cependant, toujours offrir des garanties de protection de la vie privée des utilisateurs.
La CNIL rappelle quelques règles de vigilance quant aux applications utilisées :
- Toujours lire les conditions d’utilisation ;
- Ne pas utiliser des applications qui ne garantissent pas la confidentialité des communications ou qui utilisent vos données pour d’autres finalités.
Les outils de visioconférence se basent sur une technologie de VoIP (voix sur IP) qui permet aux utilisateurs de discuter via leur microphone et/ou leur webcam et nécessitent d’être connectés à internet.
La gratuité apparente peut être un modèle économique
Il existe une multitude de modèles économiques pour ces outils, notamment :
- la publicité (qui peut être, sur votre téléphone, in-app ou hors-app) ;
- un abonnement facultatif à un service qui permet d’avoir des fonctionnalités supplémentaires, ou débride certaines fonctionnalités de base (comme le nombre maximum d’utilisateurs simultanés sur un serveur).
La gratuité des applications n’est souvent qu’apparente et elles peuvent rentabiliser leur service en traitant des informations vous concernant, comme vos nom et prénoms, adresse courriel, numéro de téléphone, etc.
Pourquoi faut-il rester vigilant concernant vos données ?
Les applications sont tenues d’informer, de façon complète, les utilisateurs de l’usage fait de leurs données. Il doit notamment être possible de savoir quelles informations sont enregistrées et réutilisées, et dans quel objectif.
Les informations collectées sur vous ne se limitent pas nécessairement à ce que vous avez directement fourni et peuvent s’étendre à d’autres types de données techniques permettant de vous ré-identifier (adresse IP, identifiant de l’appareil, cookies ou technologies analogues).
Dans tous les cas, ces informations ne doivent pas être collectées à votre insu.
Vos conversations, dans un contexte privé ou professionnel, peuvent révéler beaucoup d’informations, soit intimes, soit protégées par une obligation de confidentialité par rapport à vos activités professionnelles.
Quels conseils pour les utilisateurs ?
Avant de télécharger une application
- privilégier les solutions qui protègent la vie privée, certaines peuvent être certifiée par l'ANSSI ;
- éviter de télécharger l’application depuis un site web ou une source inconnus ;
- utiliser seulement les applications pour lesquelles l’éditeur indique clairement comment vos données sont réutilisées (dans l’application elle-même ou sur son site web, par exemple) ;
- lire les commentaires des utilisateurs sur des forums de discussion ou, depuis votre téléphone, dans les magasins d’applications ;
- vérifier que l’éditeur a mis en place des mesures de sécurité essentielles, comme le chiffrement des communications de bout en bout ;
- sécuriser votre réseau Wi-Fi avec un mot de passe robuste, en activant le chiffrement WPA2 ou WPA3 ;
- s’assurer que l’antivirus et le pare-feu sont à jour.
Lors de l’inscription au service
Lorsque c’est possible, limiter le nombre d’informations fournies lors de l’inscription : utiliser un pseudonyme et une adresse mail dédiée, vérifier les options de confidentialité proposées lors de la création du compte, etc. ;
Utiliser un mot de passe différent de ceux utilisés sur les autres services en ligne ;
lire les conditions générales d’utilisation (CGU), notamment ce qui est indiqué en matière de protection des données personnelles, toutes les entreprises fournissant un service à des utilisateurs européens étant tenues d’appliquer le règlement général sur la protection des données (RGPD).
Lors de l’utilisation
- prendre le temps de regarder les paramètres de l’application, notamment en ce qui concerne la protection de votre vie privée (vérifier, par exemple, s’il existe des options permettant de télécharger vos données ou de limiter l’utilisation de certaines informations) ;
- sur votre ordinateur ou votre téléphone, fermer l’application hors utilisation, notamment si le microphone ou la webcam sont activés ;
- désactiver votre microphone et votre webcam hors utilisation. Masquer physiquement la webcam, par exemple avec un bout de ruban adhésif ou un cache est aussi possible ;
- rester particulièrement vigilant(e) en tant que professionnel lorsque des personnes mineures utilisent ces services, notamment s’il s’agit de d’élèves.
Sources :
https://www.cnil.fr/fr/covid-19-les-conseils-de-la-cnil-pour-utiliser-les-outils-de-visioconference
https://www.01net.com/actualites/la-plupart-des-services-de-visioconference-ne-sont-pas-conformes-au-rgpd-1943911.html#comments
https://www.datenschutz-berlin.de/infothek-und-service/pressemitteilungen/
https://interhop.org/projets/esante
Mon avis de DPD/DPO
La plupart des services de visioconférence laissent à désirer, ils ne sont pas conformes au RGPD et ils ont été pointés dans la presse pour leur non-conformité avec le RGPD. Depuis l'annulation du Privacy shield (bouclier de protection des données), je n’utilise plus les services soumis au droit étatsunien comme Microsoft Teams, Zoom, Google Meet, Skype…
Je passe par le Collectif des Hébergeurs Alternatifs, Transparents, Ouverts, Neutres et Solidaires CHATONS.org qui propose des services en ligne libres, éthiques et décentralisés. Voici un lien que j'aime beaucoup : https://entraide.chatons.org
J’utilise Jitsi (ou Big Blue Button pour des webinars) qui me permet de faire des visioconférences 100 % open source et sécurisées. Le service bénéficie d’une haute qualité audio et vidéo qui permet de faciliter vos échanges à distance entre professionnels de santé ou entre soignants et soignés.
Cette solution ne nécessite pas de création de compte. L’outil est accessible sur PC et Mac mais également sur mobile et tablette.
Lorsque je crée un salon de discussion sur Jitsi, un lien est généré. Ce lien est une clé unique et il me suffit de le copier à mes participants.